Histoire de l’église Saint-Martin


Au 19ème siècle, l’église est ouverte aux fidèles. Elle est créée par l’architecte Alfred Tessier, un bellopratain. Elle se situe place Laurent Ménard, dans le quartier Saint-Martin à Beaupréau-en-Mauges. Elle remplace l’église qui était à l’entrée de l’hôpital. L’église a été construite avec de la pierre de tuffeau, cet édifice correspond au style du XIXème siècle.

Pour en savoir plus…


L’église Saint-Martin de Beaupréau
symbole de l’ancienneté du quartier Saint-Martin

La première église Saint-Martin

En Anjou, outre la très vieille Collégiale Saint-Martin d’Angers (av. Xe), on compte 22 églises et chapelles placées sous le vocable de Saint Martin de Tours. À Beaupréau, la première église Saint-Martin était située près du prieuré des moines bénédictins de l’abbaye Saint-Serge d’Angers, fondé dans la seconde moitié du Xe siècle. Au XIe siècle, le seigneur de Beaupréau, Giroire II, petit-fils de Josselin de Rennes, 1er seigneur de Beaupréau, vassal de Foulques Nerra, comte d’Anjou, autorise les moines à développer un bourg autour de leur prieuré. La dédicace de la nouvelle église a lieu en 1062, présidée par l’abbé de Saint-Serge et l’évêque d’Angers (elle se situait près de l’actuelle rue Louise-Voisine, vers l’entrée de l’hôpital). La paroisse est séparée du prieuré au XIIIe siècle, tout en relevant toujours de l’abbé de Saint-Serge. En 1245, c’est l’une des cures les plus importantes du diocèse d’Angers. En 1787, l’église est agrandie par la construction de bas-côtés. Endommagée pendant la Révolution, vétuste (en 1860, la flèche du clocher doit être démolie) et exiguë, l’église sera démolie après l’achèvement de la nouvelle église en 1894.

L’actuelle église Saint-Martin

Un projet de construction est lancé en 1885. Le choix de l’emplacement de la nouvelle église, hors de l’emplacement originel ou non, fait l’objet de longues discussions, pétitions et même d’un référendum paroissial. La bénédiction de la première pierre est donnée le 8 octobre 1891 par Mr Charles-Émile Freppel, évêque d’Angers, le curé de la paroisse étant Étienne-René Montreuil (de 1890 à 1897). L’église est achevée en 1894. L’architecte en est Alfred Tessier (1827-1903), Bellopratain d’adoption, l’un des pionniers du style néogothique en France au XIXe siècle. On lui doit plus de 150 églises, principalement dans l’Ouest de la France, dont une vingtaine dans les Mauges (parmi elles, Notre-Dame de Beaupréau achevée en 1863). L’église est de style néo-gothique XIIIe siècle, de plan en croix latine mais sans bas-côtés ni déambulatoire. Une crypte a été aménagée sous le chœur. En façade, les statues et le tympan du triple porche sont l’œuvre du sculpteur nantais François Biron (1849-1926).

C’est au curé Jacques Billot (curé de 1897 à 1923†) que l’on doit la décoration de l’église, dont les vitraux, les autels et le mobilier du chœur et du transept.
« L’architecte fut M. Tessier. Elle est en beau style gothique de transition, avec une seule nef, un transept ; le chœur arrondi en four garni de beaux vitraux. Clocher assez monumental surmonté d’une flèche en pierre ajourée. Portail à trois entrées et narthex. Façade ornée des quatre évangélistes et de saint Martin. » [Bulletin paroissial, 1938].

La construction et l’ornementation sont dues à la générosité des habitants de Beaupréau, principalement aux paroissiens de Saint-Martin. Mais le climat d’incertitude qui suit la promulgation de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905 provoque une baisse très importante des dons. La décoration intérieure, commencée en 1901, restera inachevée.

Du fait de leur qualité et de leur intérêt, de nombreux objets mobiliers du chœur et du transept sont protégés au titre des Monuments historiques depuis septembre 2003 :

  • Les sept verrières du chœur qui relatent des épisodes de la vie de Saint-Martin de Tours. Elles sont l’œuvre de Jean Clamens, célèbre maître verrier angevin (on lui doit notamment les vitraux « vendéens » de l’église du Pin-en-Mauges).
  • Les deux vitraux des chapelles latérales (L’atelier de Nazareth, La mort du Poilu), œuvres de Georges Merklen, successeur de Jean Clamens.
  • Les trois autels, réalisés par deux grands ateliers angevins (Moisseron et André pour le maître-autel, Rouillard pour les autels latéraux).
    Le monument sépulcral de la Sainte-Face (offert en 1897 par une paroissienne de Saint-Martin, Mme Delahaye veuve Bioteau).
  • Le mobilier du chœur réalisé par les ateliers Belliard-Chauveau de Beaupréau.
  • Les fonts baptismaux (provenant de l’ancienne église).

Dans la nef, on remarquera la qualité des clés de voute peintes et historiées. Dans le transept les deux confessionnaux ont été réalisés par les ateliers Véron de Beaupréau.

La luminosité de l’église Saint-Martin est exceptionnelle et la qualité de son acoustique reconnue par chanteurs et musiciens.

Aujourd’hui encore, l’église Saint-Martin et son clocher symbolisent l’ancienneté et la richesse historique du quartier Saint-Martin depuis l’An 1000.

Dominique Beaumon

Sources photos : Archives départementales de Maine-et-Loire pour la photo de la première église (noir et blanc) et ASPCRB pour toutes les autres.


Pour en savoir plus


Nous vous invitons à découvrir le document de l’association du GRAHL sur la paroisse Saint-Martin : toute une histoire à Beaupréau.

Merci à l’association pour ce travail.


Nous vous recommandons le livre de Daniel Chéné “Le quartier Saint-Martin, autrefois”, il s’agit d’un recueil de textes qui met en avant la vie des habitants du bourg, l’animation d’un quartier, le rattachement à l’église Saint-Martin.



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